Une réflexion sur “What has been will be again, what has been done will be done again; there is nothing new under the sun.”

  1. On a ordinairement lu ce roboratif et désolé constat dans le français de Segond :
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    Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
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    ou dans le latin de la Vulgate :
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    quid est quod fuit ipsum quod futurum est, quid est quod factum est ipsum quod fiendum est : nihil sub sole novum
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    Moins un éternel retour du même (Nietzsche) qu’une infernale spirale (Vico) descendante : retour du même en toujours pire.

    Deux livres seulement à retenir dans toute la collection de l’ancienne alliance : l’*Ecclésiaste*, au nihilisme presque inégalé ; *Job*, qui autorise de nombreux développements de sophiste sur Satan (Abellio disait que c’était le livre le plus profond de la bible) — magnifique conseil énoncé par l’épouse de Job, lassée par les jérémiades de son mari : « Maudis Dieu, et meurs ! ». Parole d’homme.
    Bon développement de nihiliste cohérent :
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    Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité, que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous les jours de ta vanité ; car c’est ta part dans la vie, au milieu de ton travail que tu fais sous le soleil.
    Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n’y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas.
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    Dans un registre comparable, on a aussi le fameux poème du Maldronah de Merritt :
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    Life is a game, he said;
    Its end we know not—nor care,
    And we yawn ere we come to its end,
    Yet it pleases to play with the snare,
    To skirt the pit, and the peril dare,
    And lightly the gains to spend;
    There’s a door that has opened, he said,
    A space where ye may tread—
    But the things ye have seen and the things ye have done,
    What are these things when the race is run…?

    And ye pause at the farthest door?
    As though they never had been, he said—
    Utterly passed as the pulse of the dead!
    Then tread on lightly with nothing to mourn!
    Shall he who had nothing fear for the score?
    Ah—better be dead than alive, he said—
    But best is ne’er to be born!
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    Saint remacle permet de découvrir, chez Théognis de Mégare (objet d’un des premiers travaux du jeune Nietzsche), cetste réflexion digne des textes mentionnés *supra* :
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    De tous les biens, le plus souhaitable pour les habitants de la terre, c’est de n’être point né, de n’avoir jamais vu les éclatants rayons du soleil ; ou bien, ayant pris naissance, de passer le plus tôt possible par la porte de Pluton, de reposer, profondément enseveli sous la terre.
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    Coïncidence (what else ?) : à la page 139 du *Book of Sequels* d’Henry Beard, on trouve une amusante et profonde variation à partir de l’illustration du billet.

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