Mort à crédit. Par Amal

Je viens de lire «Mort à crédit» de Louis Ferdinand Céline.

Ça vous prend aux tripes. Une claque ce livre.

Je me suis vue dedans dès les premiers mots.

Il vous empoigne, il ne vous lâche pas. Les mots vous agrippent, vous accrochent.

J’ai eu les larmes aux yeux à la fin, cette fin qui me rappelle la mienne.

Il est cru, il est dur, il est tout bonnement VRAI, sans faux semblants.

Il décrit une vérité qu’on préfère oublier car trop douloureuse.

Il annonce cette vérité sans rondeur, sans embellissement.

Il y a des passages qui feraient frémir certains et qui en feraient réagir d’autres: la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

Une telle franchise est bonne à lire. Elle secoue et elle vous fait du bien. Je me sens moins seule face à l’horreur.

Céline va droit au but. Pas de phrases à rallonge, ça claque direct, sans respiration.

Je m’imagine «le passage», je sens les odeurs, je vis ses humiliations. Je m’imprègne de tout, cela me semble familier, je m’y vois aussi. Je le comprends. Je veux y plonger pour sauver ce petit môme. Je pense alors à moi. Je pense à lui. Je repense à moi et je repense à lui.

Ce livre est chavirant. Vous êtes dans la houle. Vous attendez le calme plat, il arrive, et ça repart de plus belle. Le rythme est cadencé. Vous êtes essoufflé, vous êtes en haleine. Vous ne pouvez pas arrêter. Il vous hypnotise.

Il décrit les gens autours de lui. Il ne les ménage pas. Il a bien raison. Il a bien mis l’accent sur leur laideur, leur méchanceté et leur nuisance. Il n’y a pas de beauté à décrire quand on vit dans cet endroit avec cette famille là. Malgré tout ça, on sent de la douceur et de la tendresse. On sent une légère brise de joie dans certains passages, en Angleterre, à Dieppe ou encore avec Courtial.

Il y a aussi Paris à travers ses mots et ses yeux. Vous reconnaissez les rues, vous y êtes.

Il arrive à la campagne est là vous plongez dans le décor, franchement ça n’a pas trop changé. Certains passages m’ont fait rire car ils m’ont fait penser à mon débarquement ici. Je mes suis poilée. Quelle histoire!

Céline ne cache rien, il ne provoque pas non plus. Il sort tout, c’est un exutoire. Il fait courir l’histoire à travers des mots argotiques. Il est truculent. Il vous plonge dans son univers acide et acerbe. Il vous fait frémir. Vous êtes conquis!

A lire les amis!

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