« Mais on dit que la liberté sans frein est menaçante. Qui donc menace-t-elle ? Qui donc doit craindre le coursier indompté, si ce n’est celui qui le dompte ? Qui donc a peur devant l’avalanche, si ce n’est celui qui veut l’arrêter ? Qui donc tremble devant la liberté, si ce n’est la tyrannie ? La liberté menaçante? c’est le contraire qu’il faudrait dire. Ce qui effraye en elle c’est le bruit de ses fers. Dès qu’elle les a rompus, elle n’est plus tumultueuse ; elle est calme et sage ». Anselme Bellegarrigue.

Ce sont des âmes d’ancêtres qui nous occupent, substituant leur drame éternisé à notre juvénile attente, à notre patience d’orphelins ligotés à leur ombre de plus en plus pâle, cette ombre impossible à boire ou à déraciner, -l’ombre des pères, des juges, des guides que nous suivons à la trace, en dépit de notre chemin, sans jamais savoir où ils sont, et s’ils ne vont pas brusquement déplacer la lumière, nous prendre par les flancs, ressusciter sans sortir de la terre ni revêtir leurs silhouettes oubliées, ressusciter rien qu’en soufflant sur les cendres chaudes, les vents de sable qui nous imposeront la marche et la soif, jusqu’à l’hécatombe où gît leur vieil échec, chargé de gloire, celui qu’il faudra prendre à notre compte, alors que nous étions faits pour l’inconscience, la légèreté, la vie tout court…Kateb Yacine – Nedjma.

Notre lecteur BR nous écrit : « « Bonjour, Cadavre masqué. » s’imposera peut-être de nouveau bientôt. L’acte I du coronacircus m’avait inspiré cette idée de dessin humoristique : un homme masqué avec un bas (comme tout gangster qui se respecte) entre dans une boutique, tire un coup de feu en l’air pour montrer qu’il ne plaisante pas, et déclare aux clients terrorisés : « Bas les masques ! » au lieu de l’attendu « Haut les mains ! ». Il repart après avoir distribué des tracts signés G.I.E.C. — pour Groupe d’Intervention des Esprits Critiques. »

La superproduction The Island, 2005, méprisée, ignorée ou incomprise annonçait la couleur : contrôle par la peur (de clones) dans un bunker, abrutissement et infantilisation, invention d’une grosse contamination pour justifier esclavage et contrôle, hypnose collective pour mener à la charcuterie des pièces détachées. «Dr Merrick : We control them with the memory of a shared event. A global contamination. It keeps them fearful of going outside. The Island is the one thing that gives them hope. Gives them purpose. Everything we expose them to their programs, their cartoons, books, the games they play are designed to manage aggression and reinforce simple social skills. To avoid obvious complications they aren ‘t imprinted with an awareness of sex. We find it simpler to eliminate the drive altogether. In a very real sense they’re like children. Educated to the level of a 15-year-old.» Le film est une splendide dénonciation (presque inconsciente) de la ploutocratie occidentale. Par Nicolas Bonnal